L’OCR dans la logistique : un levier de digitalisation et d’efficacité

La logistique est un secteur où la rapidité, la fiabilité et la traçabilité des flux d’informations sont essentielles. Les entreprises doivent traiter une multitude de documents (bons de livraison, factures, CMR, bordereaux de transport, certificats douaniers) et suivre des millions de colis chaque jour.

La reconnaissance optique de caractères (OCR : Optical Character Recognition) s’impose comme un outil clé pour automatiser ces tâches. Bien que son origine remonte à plusieurs décennies, son intégration progressive dans la logistique et son couplage avec l’intelligence artificielle en font aujourd’hui un excellent vecteur de transformation digitale.

Une technologie ancienne…

L’OCR est une technologie qui convertit des caractères imprimés ou manuscrits en données numériques. Elle s’appuie sur la capture d’image puis sur des algorithmes de reconnaissance.

Depuis les années 20 avec les premiers prototypes mécaniques capables de reconnaître un petit nombre de lettres, puis, dans les années 70 avec le développement d’ordinateurs capables de traiter des caractères dactylographiés, l’OCR a connu ses premières applications dans les administrations et les banques.

Le développement des scanners dans les années 80/90 a permis la numérisation et l’archivage de documents jusqu’à aujourd’hui, période qui avec le « machine learning », les réseaux neuronaux et des algorithmes de plus en plus complexes, voit se développer la lecture fiable de documents complexes (plusieurs langues, formats non standardisés, écritures manuscrites etc…).

qui s’est développée dans la logistique

La logistique a commencé à intégrer l’OCR dans les années 1990-2000, dans un contexte où les flux papiers étaient encore très présents.

On a commencé en traitant des factures fournisseurs et des bons de livraison dans les entrepôts, afin de réduire la saisie manuelle ; il s’est développé dans le domaine des douanes et à l’international avec le traitement de documents obligatoires (déclarations d’exportation, CMR, certificats d’origine…)

Avec l’explosion du e-commerce, l’OCR est devenu un outil stratégique pour suivre des volumes massifs de colis et faciliter la communication entre toutes les parties prenantes de logistique qui n’utilisent pas forcément (loin s’en faut !) tous les mêmes systèmes.

De nombreux exemples de cas d’usage

Dans le transport routier, l’OCR permet aujourd’hui d’extraire automatiquement les données essentielles (expéditeur, destinataire, numéro de colis), qui sont intégrées dans le TMS (Transport Management System). Il est très utilisé pour les documents douaniers par les transitaires et autorités douanières pour accélérer par exemple la vérification de documents multilingues.

L’OCR est devenu indispensable pour lire les plaques d’immatriculation et automatiser le contrôle des accès et le suivi des véhicules entrant/sortant.

Dans l’entrepôt, lorsqu’un fournisseur livre des marchandises sans code-barres standard, l’OCR peut permettre de numériser le bordereau et d’intégrer directement les données dans le WMS (Warehouse Management System). Dans les centres de tri de colis, il lit les adresses et les numéros de suivi pour orienter automatiquement les colis sur les convoyeurs…

Les industriels l’utilisent de plus en plus pour vérifier automatiquement les numéros de lot, les dates de péremption ou les codes d’expédition sur les emballages.

Avec la généralisation de la facturation électronique, l’OCR intègre facilement les factures papier dans les logiciels et facilite ainsi un stockage numérique certifié.

Un outil qui présente de nombreux avantages…

Artisan de la numérisation, l’OCR permet de réduire les coûts et les délais de saisie ; en s’intégrant dans les systèmes d’information (ERP, WMS, TMS, WCS…etc.) il améliore la fiabilité, la traçabilité des données et renforce l’archivage numérique.

C’est un outil d’autant plus intéressant qu’il est très lié à l’Intelligence Artificielle et qu’il s’améliore en permanence grâce à elle en étant toujours plus performant en termes de reconnaissance, de détection automatique des anomalies, des incohérences etc…).

Si on le compare aux Codes-barres et aux QR codes (rapides et fiables, mais qui nécessitent un marquage préalable), l’OCR a l’avantage de traiter des documents non préparés. Le RFID offre une lecture sans contact très intéressante mais coûte plus cher.

mais qui a aussi ses limites !

L’OCR se positionne comme un outil de transition, permettant d’intégrer le papier résiduel dans une chaîne digitale, mais il peut être sensible à la qualité du document (papier froissé, impression trop faible, écriture manuscrite illisible).

Pour les petites structures, il peut demander un Investissement initial important en logiciels.

Dans un environnement complexe, par exemple multilingue ou multiformats, son utilisation peut être très difficile et source d’erreurs.

Point important à ne pas négliger : il crée une dépendance aux partenaires et demande une collaboration entre toutes les parties prenantes de l’entrepôt. L’OCR est utile et efficace à condition que tous les acteurs de la chaîne l’adoptent et s’y adaptent.

Plus qu’un simple outil

D’abord utilisé comme simple outil de numérisation, l’OCR est devenu un acteur central de la digitalisation logistique. De la lecture des lettres de voiture à l’automatisation des centres de tri, il transforme des données papier en informations numériques exploitables et intégrables dans les systèmes d’information.

Son rôle est d’autant plus stratégique qu’il permet de gérer la coexistence entre le papier encore largement utilisé et les systèmes digitaux modernes. L’association avec l’intelligence artificielle ouvre la voie à une reconnaissance plus rapide, plus fiable et plus universelle.

Dans un monde logistique où la donnée devient le moteur de la compétitivité, l’OCR est un pont vers l’interopérabilité et un accélérateur vers la supply chain 4.0.