Comment les entrepots peuvent-ils bien gerer la saisonnalite et les pics d’activite ?
La saisonnalité et les pics d’activité sont des défis importants pour les entrepôts logistiques, qui doivent adapter leurs ressources humaines et matérielles à la demande fluctuante. C’est un phénomène inhérent à la vente de marchandises. La demande sur un produit ou sur un service n’est pas linéaire. Rares sont les produits qui font l’objet d’une consommation régulière tout au long de l’année. Dans certains secteurs comme l’habillement, l’alimentation, la mode, la restauration on connait les pics saisonniers et depuis longtemps la logistique a dû s’adapter.
Avec l’essor de l’e-commerce, la saisonnalité est un phénomène récurrent et important que doit gérer au mieux la logistique, et les commandes du week-end génèrent des capacités indécentes le lundi comparé aux autres jours de la semaine pour tenir la promesse client.
Anticiper pour mieux gérer
On connaît les facteurs qui font varier les ventes. On sait que les vacances, les festivités annuelles, les temps forts comme les soldes, le Black Friday etc… vont créer des pics d’activités importants.
Il y a encore quelques années, le retail et l’e-commerce étaient rythmés selon des événements précis et figés. Mais aujourd’hui, le pic d’activité banal et prévisible n’existe plus : les consommateurs sont sollicités par des promotions tout au long de l’année. Ils ont plus de choix et plus de souplesse en commandant sur le web. Désormais, les flux varient constamment d’une année sur l’autre en fonction des tendances de consommation. Cela rend la prévision plus difficile et plus incertaine. Et ce sans parler des effets de la météo.
Pour que la saisonnalité ne soit pas un « problème » à gérer, il faut prévoir. Pour cela, des solutions informatiques existent. Il faut par exemple utiliser des logiciels de prévision des ventes, s’appuyer sur des modèles statistiques performants qui font appel à l’Intelligence Artificielle. Les ERP, connectés aux multiples canaux de distribution, et aidés d’application tels que les APS, sont capables d’anticiper les ventes et d’en déduire les besoins de stockage dans les différents entrepôts de la chaine de distribution. Au sein de ces mêmes entrepôts, les WMS, s’ils sont bien paramétrés, vont contribuer à une meilleure optimisation des déplacements des opérateurs en lien avec la gestion des données de saisonnalité des articles.
Configurer l’entrepôt
Pour répondre aux pics d’activité, il faut au préalable une analyse précise des besoins de stockage et des flux logistiques.
La conception de l’entrepôt doit permettre de gérer ces flux en haute saison ou sur des pics journaliers (liés aux plans de transports). L’emplacement des stocks, des implantations des picking, des zones de préparation de commandes, et la typologie du matériel utilisé ont un impact capital sur le travail et le temps passé à la préparation des commandes.
Le stockage des références en fonction de leur taux de rotation ou de leur volume est fondamental. La répartition des articles dans l’entrepôt doit être pensée et organisée selon des règles bien précises.
Adapter la capacité, la configuration, l’organisation de l’entrepôt
Les pics de saisonnalité peuvent être mieux gérés et mieux anticipés avec une bonne connaissance des produits et de l’entrepôt. Les besoins de stockage sont définis en amont ce qui permet d’appréhender les périodes d’intenses activités dans les meilleures conditions.
Selon la demande prévisionnelle, on peut être amené à changer la géographie et l’organisation de l’entrepôt. Gérer les pics d’activité demande de la flexibilité, des moyens humains et matériels, et un suivi rigoureux.
Optimiser le stockage
Pendant les pics d'activité, il peut être nécessaire de revoir la conception de l'entrepôt pour optimiser l'espace de stockage, changer des emplacements et des chemins de picking et ainsi faciliter les opérations. Cela peut inclure l'utilisation de rayonnages mobiles ou dynamiques, la mise en place de zones de stockage temporaires pour optimiser les flux.
Optimiser les flux de marchandises
Les flux de marchandises sont un élément essentiel du bon fonctionnement étant donné que le stockage des produits à l'intérieur de l'entrepôt est temporaire et que tout ce qui entre dans l'installation doit en ressortir.
Une analyse approfondie des flux logistiques permet de mieux comprendre les besoins spécifiques de chaque période. Cela peut inclure l'identification des produits les plus demandés, l'évaluation des délais de livraison et l'optimisation des itinéraires de transport. Les produits non saisonniers et les articles à très faible rotation devraient se retrouver au fond de l’entrepôt ou au plus haut dans les racks.
Renforcer les ressources
Augmenter la charge de travail, augmenter les moyens matériels et renforcer les effectifs, en recourant à l’intérim c’est souvent une des solutions traditionnelles. Bien que chaque entrepôt possède son propre fonctionnement, tous tentent de relever le même défi : comment assurer organiser les flux logistiques en haute saison tout en garantissant la sécurité du personnel pour prévenir les risques de coactivité aigüe.
L’importance de la technologie…
Pour un entrepôt « traditionnel », donc avec des activités très manuelles, cela passe par l’utilisation d’un logiciel de gestion d’entrepôt (WMS) avec des fonctions de plus en plus sophistiquées et adaptées à la complexité et à la rapidité des flux logistiques.
L’appel aux technologies d’automatisation de stockage et de préparation, si la solution est bien conçue et calibrée, permet d’assurer une gestion efficace des pics d’activité, d’améliorer la productivité, de réduire les erreurs et d’optimiser l’ensemble des processus logistiques.
Côté matériel, nous pouvons citer les convoyeurs, des robots ou des chariots autoguidés. L’automatisation du stockage, de la préparation des commandes, la robotisation de l’entrepôt… ce sont des réponses majeures au défi de la saisonnalité : plus de rapidité, plus de productivité donc plus de facilité à augmenter les volumes. Avec l’automatisation, on peut désormais facilement augmenter le nombre de commandes à traiter en ajoutant « simplement » des robots ou en augmentant leur capacité existante.
Sans parler des nouvelles activités que génère l’e-commerce (comme le black Friday) à savoir la multiplication des retours de commandes à gérer. La logistique inverse c’est 20 % des commandes voire plus.
… et ses limites
Les volumes, les flux, la rapidité, la productivité augmentent dans l’entrepôt grâce au numérique et à l’automatisation. Mais la technologie ne fait pas tout.
Le personnel est une des clés de succès pour faire face aux périodes d’activités intenses. Il faut du personnel motivé, formé, capable d’aider et d’accompagner le personnel supplémentaire. La logistique reste un travail à dominante humaine, collective qui demande beaucoup de collaboration, d’entre aide et de motivation notamment quand il faut « donner un coup de collier ». La polyvalence des opérateurs est un réel atout pour assurer au mieux les commandes, les livraisons et les délais exigés par le client.
Par ailleurs, l’entrepôt fait partie d’une chaine avec de multiples acteurs reliés par des informations et des contraintes de toutes sortes. Gérer les pics, cela signifie collaborer avec les fournisseurs, les transporteurs, en faire des alliés pour gérer au mieux les exigences du client, et exploiter les informations pour anticiper.
De fait une bonne gestion de la saisonnalité est un tout. Elle commence par une bonne organisation en amont, une utilisation optimum du WMS et du matériel avec une volonté de s’appuyer en permanence sur la technologie au profit de la qualité du service rendu au client et l’amélioration continue des conditions de travail et du management du personnel ;
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